Révolte

Lorsque sur l’écran, son nom surgit

Dans son cerveau, une chaine rompit.

La récompense tombait, il avait enfin réussi.

Le peuple ne serait pas forcément à sa merci,

Mais il décrochait le pouvoir haut la main.

Plus rien ne l’arrêterait en si bon chemin.

 

Il s’était démené, pour en arriver là.

On n’avait rien sans rien ici-bas.

Il avait fait preuve de toute l’empathie du monde,

Se tenant au contact, même des plus immondes.

L’annonce de sa présidence changeait tout.

Sans se l’expliquer, il voulait que les citoyens se mettent à genou.

 

Ce ne fut pas effectif dans l’instant,

Ce genre de choses prenait quelques temps.

Il continua à clamer,

Ce pour quoi il avait été sélectionné.

Mais petit à petit, subrepticement,

Il se désolidarisa des divers aboiements.

 

De toutes façons, on ne pouvait pas contenter tout le monde.

Il fallait choisir les demandes qu’on rendrait fécondes.

Il fallait sélectionner les individus,

Vers lesquels on avancerait une main tendue.

Par pur pragmatisme, les mécènes furent les premiers.

Il était bien obligé, car sans eux, il n’aurait jamais atteint des sommets.

 

Puis, ce fut les lambdas de la classe bourgeoise,

C’était surtout pour eux, qu’il s’était battu de façon sournoise.

Mais après un temps, il n’y trouvait plus de sens.

Personne ne comprenait son effervescence.

Il ne vivait plus parmi nous,

Son quotidien n’était fait que de somptueux atouts.

 

Et c’est ainsi, que comme tous ses prédécesseurs,

Il s’enferma dans cette outrecuidante hauteur.

Il sombra dans les méandres de sa mégalomanie,

Pour ne plus ressentir de compassion pour autrui.

Seul lui comptait, et sa soif de domination jamais rassasiée.

Mais il ne pouvait lutter, tout cerveau était ainsi fait.

 

Un pouvoir démesuré dans seulement deux petites mains,

Ne pourront jamais mener au bien.

Comment pouvons-nous prétendre à l’évolution,

Si de l’histoire, nous ne retenons aucune leçon ?

Des siècles s’écoulent,

Sans que jamais, le paquebot ne coule.

 

Pourrions-nous enfin regarder devant nous,

Le poing levé et le cœur dépecé de ses verrous ?

Pourrions-nous enfin nous unir,

Afin que cette république puisse mourir ?

Faisons-nous confiance, car personne mieux que nous-même

Ne peut savoir ce qu’est un bon système.

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