Pilotis

Au début de ma vie,

Je ne construisais que des abris.

Ils n’étaient pas bien résistants,

Avec leur socle superficiel et distrayant.

Ils se délitaient au moindre coup de vent,

Laissant disparaître leurs bienfaits avec le temps.

 

J’ai ensuite focalisé mon attention,

Sur une jolie maison de béton.

Elle était belle, ça sentait bon.

Un véritable cocon.

Mais je m’y suis vite sentie enfermée,

Comme si le jour, jamais plus, n’y pénétrait.

 

Alors, j’ai choisi les châteaux de sable.

Splendides, magnifiques, formidables,

Ils semblaient indétrônables.

Ils étaient pourtant instables.

À la première vague, ils se faisaient engloutir.

Emportant avec eux, de concert, mes espoirs et souvenirs.

 

Je n’ai jamais considéré ces créations

Comme devant assouvir un besoin de production.

Aucune rentabilité n’était exigée,

Seul mon bien-être ponctuel les justifiait.

Et je l’attends toujours, ce grain de folie,

Ayant le pouvoir de rendre une vie déjà belle, épanouie.

 

L’avenir prendra la forme d’une maison sur pilotis.

Assez solide pour supporter le poids des intempéries,

Suffisamment flexible pour laisser passer les fluviales passions.

Elle sera bordée d’eaux troubles et de lagons.

Ornée aussi de plantes grimpantes, de diamants.

La promesse d’un bonheur durable et flamboyant.

 

Je suis prête à sortir tous les outils :

Il est venu le temps des amours accomplis.

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